Atelier 1 🗓️ 2024

| Lire les paysages ruraux, interpréter le territoire rural | Démarche, outils et premières pratiques

Objectif et contenus

Ce premier atelier a pour objectif l’initiation aux démarches et aux outils de base de la lecture paysagère.

La lecture du paysage s’articule en trois opérations mentales principales qui se combinent:

  • inventaire dans les paysages des Ă©lĂ©ments qui caractĂ©risent le territoire: donnĂ©es paysagères et marqueurs territoriaux
  • identification des agencements de ces Ă©lĂ©ments les uns par rapport aux autres: structures territoriales
  • interprĂ©tation de l’organisation spatiale du territoire au dĂ©part des donnĂ©es collectĂ©es dans les paysages: gĂ©osytème territorial

La lecture du paysage, à l’instar de celle d’un texte, implique de la sorte la maîtrise de trois démarches interconnectées:

  • ĂŞtre capable d’identifier des signes (lorsqu’on lit un texte il faut d’abord reconnaĂ®tre les caractères qu’il contient)
  • ĂŞtre capable d’associer les signes en structures explicites (la lecture d’un texte passe par l’association des caractères qu’il contient en mots explicites, des mots en phrases, des phrases en paragraphes…)
  • ĂŞtre capable de donner du sens aux structures mises en Ă©vidence (au fur et Ă  mesure qu’il parcourt son texte, le lecteur donne du sens aux mots, aux phrases, aux paragraphes, au texte.)

Chacune des étapes de la lecture du paysage requiert la maîtrise d’outils qui vont permettre de systématiser les démarches et de les approfondir. Le paysage nous est tellement familier que si l’on n’y prend garde, l’inventaire des données paysagères peut s’avérer fragmentaire et trop superficiel. Faute de données suffisantes l’analyse peut dès lors conduire à une interprétation fallacieuse du territoire.

Prenons l’exemple des haies dans les paysages de grandes cultures du nord de la Wallonie. Hors des villages, le long des chemins qui traversent les terres de cultures, on repère ça et là des vestiges de haies: buissons d’aubépines, de prunelliers, pieds de charmes, de chênes ou de noisetiers. Ces espèces sont associées aux haies champêtres et certains vont conclure que le chemin était jadis entièrement bordé d’une haie. Dès lors, ils vont affirmer que ces haies ont disparu car elles ont été arrachées partout ailleurs, y compris en bordure de champ. Conclusion hâtive! S’il y a bien eu des haies encadrant les chemins, il n’y en a jamais eu ceinturant les champs, c’était même rigoureusement interdit. L’interdiction d’enclore est de règle dans nos campagnes jusqu’au milieu du 18e siècle. Elle découle directement de la pratique de la vaine pâture c’est-à-dire du parcours des parcelles vides « vaines » (champs après moisson, pré de fauche après fenaison) par le troupeau villageois. L’exercice de cet élevage communautaire requérait le libre parcours du troupeau. Les différents propriétaires fonciers ne pouvaient dès lors entraver le passage du bétail par des enclos.
Cet exemple montre à souhait que la méconnaissance du contexte historique et singulièrement de données relatives aux pratiques agro-pastorales anciennes dans ce cas peut induire une interprétation erronée du paysage actuel.

La formation vise la maîtrise des outils qui s’avèrent indispensables à la pratique de l’analyse paysagère. Ils sont de quatre ordres:

  • outils mĂ©thodologiques
  • outils conceptuels
  • outils techniques
  • rĂ©fĂ©rentiels
    Les outils méthodologiques incluent les trois grandes démarches mises en œuvre dans la démarche heuristique (démarche scientifique): observation, structuration, interprétation.

Les outils conceptuels recouvrent le champ lexical propre Ă  la description du paysage et du territoire.

Les outils techniques englobent les techniques de collecte et de traitement des données territoriales et paysagères. Une attention particulière est accordée aux outils graphiques et cartographiques qui sont d’une aide précieuse tant dans la phase de structuration que lors de l’interprétation du territoire.

Les référentiels synthétisent l’ensemble des données géo-historiques permettant de contextualiser les structures territoriales. Une connaissance minimale des grandes étapes de la genèse des campagnes est indispensable pour renouer avec les logiques des différents acteurs qui ont marqué le territoire de leurs empreintes au cours du temps.

Durant ce premier atelier les outils suivant sont abordés :

  1. Les outils de lecture indispensables à l’observation rigoureuse des paysages ruraux:
  • Outil de lecture du paysage rural
  • Outil de lecture de l’espace bâti
  • Outil de lecture de l’espace non bâti
  • Outil de lecture du site

La mise en œuvre de chacun de ces outils s’accompagne de la clarification des concepts descriptifs des paysages ruraux.

  1. Les outils techniques indispensables à une première structuration
    du territoire: outils graphiques et cartographiques de base.

  2. Les grandes étapes de la genèse des campagnes comme référentiel
    géo-historique permettant une approche spatio-temporelle interprétative du territoire.

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